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D’après le questionnaire, votre proche manifeste une anxiété plus élevée qu’auparavant, mais cela reste toutefois gérable dans son quotidien. On peut parler d’un état anxieux.

– Il est normal, voire même utile d’être anxieux par moments. Cela permet d’être vigilant et de s’adapter aux contraintes imposées par notre environnement. Cependant, chez votre proche, cette état anxieux s’est accentuée par rapport à avant et il correspond à une appréhension des événements de la vie de tous les jours (qu’il s’agisse d’événements professionnels, familiaux, sociaux ou encore personnels). Ce type d’anxiété, dite « existentielle », engendre du stress chez votre proche, mais reste cependant  »raisonnable » et n’interfère pas négativement sur sa vie quotidienne. – Chez la personne âgée, la plupart du temps, c’est l’anticipation des conséquences des événements qui engendre l’état anxieux, ces conséquences « potentielles » étant souvent décrites comme catastrophiques. Cela réduit de fait la réalisation de nombreuses activités (par exemple une personne âgée anxieuse pourrait se dire : « Si je prépare un repas pour nos invités, je risque d’oublier d’éteindre le four et le plat sera brûlé, peut-être même la maison aussi… par conséquent, je préfère ne pas préparer le repas ». – Mais comment s’exprime cet état anxieux? Le plus souvent, l’anxiété est masquée et se traduit par des troubles corporels dont on ne trouve pas médicalement l’origine (il s’agit de plaintes dites « somatiques »). Par exemple des palpitations, des maux de tête, des douleurs multiples, une sensation d’étouffement, une hyperactivité, de l’agitation etc… – Dans le cas particulier des maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer, l’état anxieux est une réaction de la personne lorsqu’elle est face à ses difficultés et malheureusement cette anxiété fait que ses difficultés sont alors exacerbées. – L’anxiété s’exprime différemment selon le stade de la maladie, et elle sera d’autant plus marquée si une tendance à l’anxiété existait auparavant :

→ Au stade débutant de la maladie, la personne exprimera directement son angoisse face à ses difficultés et face à d’éventuels échecs : elle se sent alors diminuée, se décrit comme une charge pour sa famille ou encore elle a peur de ne pas être capable d’exécuter certaines tâches ou actions…). Pour éviter ou minimiser ces situations d’échec, votre proche peut juger qu’une activité est sans intérêt, évoquer des problèmes sensoriels (comme dire qu’elle ne voit ou n’entend pas bien) ou encore elle peut se mettre à valoriser ses aptitudes antérieures. → A un stade plus évolué de la maladie, l’anxiété peut revêtir plusieurs aspects: votre proche est par exemple réticent à tout changement, voire il refuse un élément nouveau dans son environnement (comme une nouvelle personne ou une nouvelle activité). Il exprime régulièrement des plaintes somatiques (tels que des maux de tête ou de dos). Il peut aussi se montrer agité, répétant toujours les mêmes gestes, ou adoptant certaines conduites pour montrer sa présence notamment quand plusieurs personnes parlent entre elles sans forcément l’inclure dans la discussion (en interrompant brusquement la discussion ou en se mettant à chanter par exemple). → A un stade tardif de la maladie, lorsque la verbalisation devient difficile, l’anxiété peut s’apparenter à des appels à l’aide réitérés, des cris, des comportements de déambulation ou de  »fugues » soudaines, voire des conduites d’évitement phobique (comme le refus de se laver). Son expression est alors plutôt physique que verbale.

Lors de ces manifestations anxieuses, vous pouvez rapidement vous retrouver vous-même dans une situation de stress. Les paroles et les actes de votre proche peuvent entraîner chez vous des sentiments pessimistes, de la culpabilité, voire même de la colère. Pour éviter cela, restez calme et tentez de rassurer votre proche en essayant de le faire verbaliser sur ce qui ne va pas. N’ayez pas peur d’aborder des sujets sensibles.