- Votre proche semble montrer des signes d’un trouble phobique:
– La phobie se définit comme une peur marquée, persistante, excessive et jugée déraisonnable par votre proche, déclenchée par la présence ou l’idée anticipative d’objets ou de situations. L’exposition à ce type d’objets ou de situations, que l’on appelle des stimuli phobiques, provoque une forte anxiété pouvant aller jusqu’à la crise d’angoisse. Votre proche met alors en place diverses conduites, dites « d’évitement », pour ne pas avoir à faire face à ces objets ou ces situations. Cela vient impacter négativement le fonctionnement quotidien de votre proche, celui-ci pouvant par exemple s’empêcher de réaliser diverses activités qu’il appréciait auparavant pour éviter de se retrouver dans une situation anxieuse.
– Les phobies apparaissent souvent suite à une expérience stressante vécue par la personne. Ainsi elles peuvent se développer suite à un événement traumatique (par exemple le fait d’avoir été griffé par un chat), elles peuvent se développer aussi suite à l’apparition d’une attaque de panique inattendue dans une situation qui va par la suite être redoutée (comme le fait d’avoir eu une crise de panique dans une foule). La phobie peut également apparaître suite à l’observation d’autres personnes vivant un traumatisme (par exemple le fait d’avoir été le témoin de la chute d’une personne âgée) ou enfin, la phobie peut émerger suite à la transmission d’une information (comme le fait de développer une phobie du train suite à la couverture médiatique d’un accident de train).
– Il existe classiquement trois grands types de phobies :
1er type de phobie : Les phobies spécifiques, dans lesquelles l’anxiété est dirigée vers un objet ou une situation bien identifiée que la personne va à tout prix essayer d’éviter (Par exemple en cas de phobie des chats, la personne ne rendra plus visite aux gens qui ont un chat).
2nd type de phobie : Les phobies sociales, dans lesquelles l’anxiété est dirigée vers des situations sociales dans lesquelles un sentiment de gêne peut survenir. La personne est alors extrêmement préoccupée par sa gêne (c’est par exemple, une anxiété avec transpiration, rougissement, voix tremblante etc) et craint que les autres ne la jugent comme anxieuse, faible, folle ou stupide. L’une des situations caractéristiques de ce type de phobie est la prise de parole en public. Ces situations sont alors »anxieusement anticipées » lorsque la personne sait qu’elle va s’y confronter et ce, longtemps à l’avance. Ce type de phobies s’accompagne souvent d’une hypersensibilité à la critique, de difficultés à manifester de l’assurance et d’une faible estime de soi avec un sentiment d’infériorité.
3éme type de phobies : L’agoraphobie, dans laquelle l’anxiété est liée au fait de se trouver dans des endroits ou dans des situations d’où il pourrait être difficile de s’échapper, ou dans lesquels aucun secours ne pourrait être trouvé en cas d’attaque de panique Dès lors, la personne peut avoir peur de se retrouver hors de son domicile, au milieu d’une foule ou dans les transports en commun par exemple. Après 65 ans, ce type de phobie est la plus répandue et apparaît suite à un problème de santé ou un événement traumatique. Le retentissement social de ce type de phobie est important et peut provoquer une dépression réactionnelle. L’agoraphobie est malheureusement banalisée chez la personne âgée car on considère comme relativement normal le fait qu’elle reste à domicile avec peu d’activités extérieures, en évoquant préférentiellement des difficultés sensorielles ou de mobilité pour expliquer cela.
⇒ Chez la personne âgée, les difficultés résultant de problèmes de santé peuvent altérer sa capacité d’évitement face à des stimulus phobiques. L’anxiété est alors davantage présente et invalidante. Ainsi, essayez de vous mettre à la place de votre proche et tentez d’anticiper avec lui les diverses situations anxiogènes à éviter.