6-Il arrive à votre proche de marcher sans but et sans pouvoir s’arrêter

D’après le questionnaire, ce comportement se manifeste par des comportements de DEAMBULATION.

– La déambulation se définit comme une errance sans but, un va-et-vient incessant, souvent effectué sur le même trajet. Elle résulte d’un besoin irrépressible de marcher, de façon impulsive, et peut avoir un retentissement physique important puisque certaines personnes parcourent jusqu’à plusieurs kilomètres par jour.
– Ce comportement est relativement fréquent dans la maladie d’Alzheimer. Il serait plus présent chez les hommes, en raison d’une réaction davantage motrice dans une situation d’inconfort ou d’anxiété, alors que chez les femmes c’est une réponse verbale qui serait plus facilement utilisée.
– Les causes de la déambulation de votre proche peuvent être multiples : son inquiétude devant son incapacité à gérer certaines situations, son sentiment d’insécurité, la perte de ses repères (il ne reconnait pas le lieu où il se trouve, surtout s’il s’agit d’un lieu récent ou inhabituel comme un hébergement temporaire, une maison de retraite…), son ennui, son besoin d’exercice physique, ou tout simplement la nécessité de calmer des douleurs dans les jambes.
– La déambulation présente par ailleurs des avantages: en entretenant la marche, elle constitue un bon exercice physique (attention à éviter tout de même l’épuisement); la déambulation favorise également l’appétit et un sommeil plus réparateur; enfin, contrairement à une personne apathique qui va rester immobile et inactive, une personne qui déambule aura plus d’occasions d’entrer en interaction avec d’autres personnes.
– Malheureusement, la déambulation présente aussi des inconvénients à ne pas négliger : elle augmente considérablement le risque de chutes; certaines personnes poursuivent leur marche malgré des douleurs importantes, des blessures ou même des fractures; les soins quotidiens (toilette, habillage,…) ainsi que la prise de repas sont compromis du fait de l’incapacité de rester assis. Enfin, le risque de fugue demeure le problème majeur, conduisant souvent à une entrée en institution.

Face à ces comportements de déambulation, plusieurs attitudes s’imposent:

Sachez tout d’abord que déambuler entraîne soif et transpiration, et que votre proche ne sera pas forcément en mesure d’exprimer ces sensations. Faites-le donc boire régulièrement et faites-lui porter des vêtements adaptés (plutôt en coton par exemple).
Pour limiter les risques de chute, assurez-vous qu’il porte des chaussures adaptées à la marche.
Surtout, n’empêchez pas votre proche de déambuler, ne l’obligez pas à rester assis, vous ne ferez qu’augmenter ce besoin de déambulation. En principe, il ne s’agit pas d’un comportement dangereux (ni pour lui, ni pour les autres) mais plutôt agaçant pour l’entourage.
Si votre proche déambule également au moment des repas, car il ne supporte pas de rester assis, n’hésitez pas à lui donner à boire et à manger debout (y compris, si nécessaire, en positionnant sur son parcours des aliments qu’il peut facilement manger en marchant).
Pensez à mettre des chaises ou des fauteuils sur le parcours que votre proche a l’habitude de réaliser. Ainsi, il pourra se reposer quelques instants si besoin, dans l’idéal là où il y a de la lumière et où il se passe quelque chose d’intéressant (près d’une fenêtre, là où vous-même vous êtes occupé…).
Mettez en place des repères afin que votre proche ait des indices du lieu où il se trouve et du moment de la journée. Si la lecture est impossible, utilisez par exemple des dessins pour indiquer les différentes pièces de la maison (Salle de Bain, chambre…). Utilisez quotidiennement avec lui un calendrier indiquant la date complète du jour, ainsi qu’une horloge (de préférence digitale si la lecture de l’heure est devenue impossible).
Consultez un médecin si vous pensez que votre proche souffre d’inconfort ou de douleurs, si les risques de chutes augmentent ou encore si votre proche commence à fuguer.