6.Il arrive à votre proche de faire des «fausses routes»

• Cela concerne une tendance à faire des fausses routes.
  Les fausses routes sont plus communément connues sous l’appellation « avaler de travers ».
  Votre proche a probablement réduit sa consommation alimentaire car il appréhende ce genre de difficultés au moment du repas.
  Normalement, une bonne mastication suivie d’une déglutition permettent d’acheminer les aliments vers l’estomac.
  • Alors pourquoi votre proche avale-t-il de travers ?
    → Cela peut être la conséquence d’une mauvaise dentition ou de prothèses dentaires mal adaptées. La recherche de ce genre de difficultés doit être prioritaire en cas d’apparition soudaine de fausses routes.
    → Ensuite, dans certaines pathologies neurologiques et notamment neurodégénératives, les muscles de la mâchoire, de la langue ou de la gorge, impliqués dans la mastication et la déglutition, peuvent être affaiblis ou mal coordonnés. Dans ce cas, ces muscles ne peuvent plus remplir correctement leur rôle et la nourriture peut parfois involontairement « glisser » dans la trachée, provoquant une toux violente et un étouffement. La répétition de ce genre d’accident peut occasionner à terme le développement d’une infection pulmonaire. Une mastication insuffisante peut également conduire au fait d’avaler la nourriture en trop grosses bouchées, celle-ci pouvant rester bloquée dans l’œsophage, et donner une sensation pénible.

  • En général, si votre proche a tendance à avaler de travers :
    → Le plus important est de tout faire pour prévenir les risques : Assurez-vous que votre proche soit bien installé à table dans une position assise et redressée. Lorsque la mastication et la déglutition sont à peu près préservées, faites en sorte que votre proche ne prenne pas de trop grosses bouchées. Pour cela, coupez-lui ses aliments en petits morceaux. Veillez aussi à ce qu’il ait bien avalé et repris son souffle avant de prendre une nouvelle bouchée. Si les difficultés sont plus prononcées, mixez les aliments. Et si les difficultés concernent un stade plus sévère, il est alors possible de passer à une alimentation de type semi-liquide avec des plats ayant la consistance d’une purée, voire de passer à une alimentation liquide avec des plats ayant la consistance d’une soupe.  A l’inverse, en cas de fausses routes aux liquides, vous pouvez proposer des boissons épaissies à l’aide de poudres épaississantes.
    → Quel que soit ses capacités de déglutition, évitez les aliments fibreux comme la salade, ou les aliments en graine comme le riz ou la semoule. Évitez également les fruits secs qui peuvent facilement s’avaler de travers ou être irritants. A l’inverse, privilégiez les boissons et aliments stimulant la sensibilité endobuccale à l’aide d’aliments assaisonnés (sel, poivre…), les agrumes (citron, orange…), de l’eau gazeuse (surtout en début de repas) ou encore des aliments chauds ou froids mais pas à température ambiante.
    → Si malgré tout votre proche fait une fausse route, la toux naturelle et de légères tapes dans le dos suffisent généralement à dégager la trachée. Si cela n’est pas efficace, passez vite derrière lui, croisez vos mains au-dessus de son ventre et tirez fortement vers vous. Cette manœuvre permet de libérer les voies respiratoires en expulsant violemment l’air des poumons.
    → Enfin, si votre proche est vraiment dans l’incapacité de déglutir, une alimentation à l’aide d’une sonde pourra être envisagée.